Nom commun : curcuma.
Noms botaniques : Curcuma longa. On utilise également d'autres espèces de curcuma, telles que C. domestica, C. aromatica, C. xanthorrhiza, etc., famille des zingibéracées.
Nom anglais : Turmeric.
Nom chinois : Jianghuang.
Historique du curcuma
En sanscrit, le curcuma se nomme haridra. C'est un des principaux ingrédients du curry, mélange d'épices omniprésent dans la cuisine indienne. En Asie, on a depuis longtemps découvert qu’ajouté aux aliments, le rhizome réduit en poudre permettait d'en conserver la fraîcheur, la saveur et la valeur nutritive.
Ainsi, bien avant l'époque des conservateurs synthétiques, le curcuma jouait un rôle primordial comme additif alimentaire. Son nom chinois, Jianghuang, signifie « gingembre jaune », une allusion au fait qu'il est de la même famille botanique que le gingembre et à la remarquable couleur de son rhizome qu'on a utilisé comme colorant et teinture.
En médecine ayurvédique (médecine traditionnelle de l'Inde), de même que dans les médecines traditionnelles de la Chine, du Japon, de la Thaïlande et de l'Indonésie, le curcuma est utilisé pour stimuler la digestion, notamment parce qu’il augmente la sécrétion biliaire. En fait, ces propriétés sont universellement reconnues, si bien que le rhizome est commercialisé dans le monde entier
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Au cours des dernières décennies, on a isolé dans les rhizomes du curcuma des substances auxquelles on a donné le nom de curcuminoïdes (la curcumine constitue environ 90 % de ces composés). Il s'agit d'antioxydants très puissants, ce qui pourrait expliquer un certain nombre des indications médicinales traditionnelles de cette plante, notamment pour le traitement de divers troubles inflammatoires : douleurs arthritiques, rhumatismales ou menstruelles. En Asie et en Inde, il est également utilisé de façon topique pour accélérer la guérison des ulcères, des blessures ainsi que des lésions causées par la gale et l’eczéma, par exemple.
Recherches sur le curcuma
Ulcères gastroduodénaux.
Des études in vitro et sur des animaux indiquent que le curcuma a des effets protecteurs sur la muqueuse gastrique et qu’il peut détruire ou inhiber la bactérie Helicobacter pylori, qui est responsable de la plupart des ulcères gastriques et duodénaux1-3. Ces données confirment l’usage traditionnel de cette plante pour traiter les ulcères,
Inflammation.
En Inde et en Chine, on utilise le curcuma depuis très longtemps pour ses effets anti-inflammatoires. Des essais in vitro et sur des animaux ont confirmé cette propriété7,8, mais les essais cliniques récents et bien contrôlés manquent encore à l’appel.
Quelques études préliminaires ont tenté d’évaluer l’efficacité du curcuma pour soulager l’inflammation, avec des résultats prometteurs, mais qui demandent à être confirmés.
Par exemple, au cours de deux essais, on a comparé l’effet de 1 200 mg de curcumine à celui de la phénylbutazone, un médicament anti-inflammatoire. La curcumine s’est révélée aussi efficace que le médicament auprès de patients souffrant d’arthrite rhumatoïde et d’oedème postopératoire.
Par ailleurs, des chercheurs indiens se sont intéressés aux effets thérapeutiques de la curcumine (1,125 mg par jour) sur l’inflammation oculaire Bien que positifs, les résultats de ces études doivent être interprétés avec prudence, à cause d’un haut taux d’abandon (40 %) et de l’absence d’un groupe témoin.
Un essai à double insu récent a donné de bons résultats auprès de 82 patients souffrant de colite ulcéreuse, une maladie inflammatoire de l’intestin. Les participants ont pris soit un placebo, soit 1 g de curcumine deux fois par jour, en plus de leur traitement habituel (sulfasalazine ou mézalamine). Il y a eu moins de rechutes de la maladie dans le groupe traité.
Cancer.
Dans ce domaine, la recherche est très active, car les chercheurs pensent que les effets antioxydants et anti-inflammatoires de la curcumine pourraient être des atouts importants dans la prévention et le traitement du cancer.
Prévention du cancer. Des données épidémiologiques indiquent que la prévalence de plusieurs cancers (du côlon, du sein, de la prostate et du poumon) est moins élevée dans les pays asiatiques où l’on consomme beaucoup de curcuma. De nombreuses études sur des animaux exposés à des substances carcinogènes indiquent que la curcumine pourrait prévenir plusieurs cancers (du poumon, du côlon, de l’estomac, du foie, de la peau, du sein, de l’oesophage, lymphomes, leucémie).
Du côté des essais cliniques, les données sont peu nombreuses pour l’instant. Un essai préliminaire (16 sujets) laisse penser que la consommation de curcuma pourrait être associée à une baisse de production des mutagènes (risque de cancer) chez les fumeurs. Une étude publiée en 2001 a porté sur 25 sujets prédisposés au cancer ou a une rechute : après trois mois de traitement (jusqu’à 8 000 mg de curcumine par jour), les lésions précancéreuses de sept patients montraient des signes de régression. Le petit nombre de sujets et l’absence d’un groupe placebo limite cependant la portée de ces résultats.
Des essais indiquent que la curcumine inhibe la prolifération des cellules cancéreuses en agissant à divers moments de leur développement, et qu’elle favorise la fabrication d’enzymes qui aident le corps à se débarrasser des cellules cancéreuses. Les chercheurs pensent aussi que les effets antioxydants et anti-inflammatoires de la curcumine peuvent jouer un rôle dans la prévention du cancer.
Traitement du cancer. Parce qu’elle semble s’attaquer uniquement aux cellules cancéreuses, la curcumine est une candidate idéale pour le traitement du cancer. Cependant, les essais in vitro ont utilisé des concentrations de curcumine impossibles à atteindre par voie orale.
L’effet curatif de la curcumine chez l’humain reste donc, pour l’instant, difficile à mettre en oeuvre, sauf peut-être dans le tube digestif où on obtient la plus forte concentration de curcumine après un traitement oral.
Traitement adjuvant du cancer. Des données expérimentales laissent penser que la curcumine pourrait augmenter les effets thérapeutiques de la radiothérapie et de la chimiothérapie en rendant les cellules cancéreuses plus sensibles à ces traitements. Elle pourrait aussi réduire les effets indésirables de ces traitements.
Plusieurs études cliniques sont en cours pour vérifier les effets préventifs et curatifs de la curcumine contre le cancer
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Troubles digestifs.
La Commission E et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent l'efficacité des rhizomes du curcuma pour traiter la dyspepsie, c’est-à-dire des troubles digestifs comme les maux d’estomac, les nausées, la perte d'appétit ou les sensations de surcharge. Au cours d'un essai à double insu sur 116 sujets souffrant de dyspepsie, le curcuma, à raison de quatre fois 250 mg par jour, a été nettement plus efficace qu’un placebo pour soulager les symptômes des participants.
Le curcuma est aussi utilisé pour améliorer les fonctions biliaires, qui sont souvent une des causes de la dyspepsie. Un essai avec placebo a été mené en Allemagne auprès de 76 sujets souffrant de douleurs abdominales dans la région du foie : une préparation à base de chélidoine et de curcuma a été plus efficace que le placebo pour soulager leurs symptômes.
source infos : passeportsanté.net